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Et si on se rencontrait ?

Interview de Sophia Secourgeon par Moonbase Capital

Lien de l’article publié (en anglais) le 5 mars 2024 : https://www.linkedin.com/pulse/from-aerospace-engineering-value-driven-entrepreneurship-fsdff/?trackingId=1YJDoxK1SPiyHZEm1Xivdg%3D%3D

Dans une conversation franche, Sophia Secourgeon, ingénieure en aéronautique devenue entrepreneure au sein du modèle traditionnel Search Fund, partage son parcours de l’ingénierie à l’entrepreneuriat. Forte d’une décennie d’expérience dans l’aéronautique et la défense, elle a poursuivi un MBA à l’IESE Business School (basée à Barcelone, Espagne) pour se tourner vers l’entrepreneuriat, découvrant les Search Funds comme le véhicule idéal pour canaliser sa passion pour les affaires et l’innovation. Malgré les défis d’une industrie dominée par les hommes, son objectif reste le même : « Je crois en mes capacités et en l’importance de la conscience de soi. » Elle est motivée par le potentiel d’impact sur des secteurs critiques tels que la santé, la technologie, l’énergie et l’industrie manufacturière, dans le but de reprendre et diriger une entreprise française qui s’adapte aux changements sociétaux. En recherche active d’investissements, elle explore actuellement le marché français.

Moonbase Capital (MC) : Comment êtes-vous passé de l’ingénierie aérospatiale aux fonds de recherche ?

Sophia (S) : Après près d’une décennie dans l’industrie de l’aérospatiale et de la défense, j’ai poursuivi un MBA à l’IESE Business School dans le but d’entrer dans le monde de l’entrepreneuriat. C’est là que j’ai découvert le modèle Search Fund, ce qui m’a marqué en raison de mes liens étroits avec l’entrepreneuriat par l’intermédiaire de ma famille et de mes amis.

MC : Avez-vous rencontré des difficultés pour entrer dans un secteur dominé par les hommes ?

S : Ayant travaillé dans des environnements similaires, j’étais conscient des défis potentiels. Cependant, je crois en mes capacités et en l’importance de la conscience de soi. Je me concentre sur mes objectifs et sur ce que je veux réaliser, malgré le manque de crédibilité initiale qui peut découler du fait d’être une femme dans ce domaine.

MC : Qu’est-ce qui vous motive à explorer des secteurs comme la santé, la technologie, l’énergie et l’industrie manufacturière ?

S : Ces secteurs sont interconnectés et cruciaux pour l’avenir. La technologie est essentielle dans tous les secteurs, la gestion de l’énergie est essentielle et les soins de santé sont vitaux, en particulier compte tenu des pandémies potentielles. Je crois en la gestion d’une entreprise qui s’adapte à notre société en évolution.

MC : Envisagez-vous des opportunités dans l’aviation et la défense, compte tenu de votre parcours ?

S : Oui, j’explore des opportunités dans les domaines de l’aviation, de l’aéronautique et de la défense, en adéquation avec mon expérience dans ces domaines. Cependant, il peut être difficile de trouver une cible conforme aux critères du Search Fund dans ce secteur tant ce marché est concentré. Il pourrait être intéressant de trouver une entreprise qui soit un fournisseur de rang 4 ou 5 dont les clients viennent du secteur aéronautique mais aussi d’autres secteurs (santé, automobile, technologie).

MC : Comment avancent vos recherches et avez-vous sécurisé les investissements ?

S : J’ai commencé mes recherches depuis septembre dernier, et ça se passe bien : j’ai le soutien d’investisseurs pour me conseiller dans les premières négociations de LOI. De plus, j’ai embauché des stagiaires pour m’aider à poursuivre la prospection et à élaborer des analyses financières précises dans le cadre du modèle économique du Search Fund. Au départ, j’ai échangé avec Moonbase Capital, mais ils ne sont actuellement pas investisseur dans mon Search Fund. Cependant, je recherche activement d’autres voies d’investissement en cas d’acquisition potentielle, et je reste ouvert aux opportunités de travailler avec de grands investisseurs à l’avenir tel que Moonbase Capital

MC : Constatez-vous une saturation du marché des Search Funds en France ?

S : Avec les efforts de réindustrialisation et les différents programmes du président Macron, je vois une bonne opportunité pour les searchers français. L’environnement d’acquisition devient de plus en plus favorable, notamment avec la baisse des valorisations et les tendances post-pandémiques. La communauté des chercheurs français est utile et avec environ 15 chercheurs actifs par an, le marché est encore gérable.

MC : Les tendances macroéconomiques ou les changements de politique en France ont-ils un impact sur le secteur des Search Funds ?

S : Après la crise du COVID, nous avons vu une vague d’entreprises arriver sur le marché. Cependant, certains secteurs se stabilisent et nous nous attendons davantage de stabilité et à des valorisations potentiellement plus faibles en 2024. La hausse des coûts de l’énergie et des matériaux dans certains secteurs entraînera des changements dans l’industrie. En synthèse, les transitions numérique et énergétique sont inévitables. De plus en plus de propriétaires n’ont pas l’énergie nécessaire pour lancer de telles stratégies et ce sera le rôle des nouveaux PDG de les mettre en œuvre.

MC : Quels critères recherchez-vous dans une entreprise ?

S : Tout d’abord, comprendre la culture, les lois et la mentalité locales est crucial pour diriger une entreprise, c’est pourquoi je me concentre sur la France et les zones potentiellement francophones proches de la frontière. Cela doit correspondre à mes valeurs sur le plan personnel. Je me concentre sur les entreprises dans lesquelles j’ai le sentiment de contribuer positivement à la société, d’aider les gens et de soutenir mes employés. L’état d’esprit et la culture opérationnels sont importants, et j’évite les secteurs qui ne correspondent pas à ces principes.

MC : Avez-vous été confrontée à des préjugés dus au fait d’être une femme dans ce domaine ?

S : Même si certains propriétaires peuvent être partiaux, cela ne constitue pas un problème majeur. En tant qu’acheteur avec un capital garanti, je n’ai pas ressenti de coup dur car je suis une femme. La levée de fonds a été éprouvante mais c’est une bonne préparation à la recherche qui l’est tout aussi.

MC : Comment voyez-vous le paysage des fonds de recherche en Europe par rapport aux États-Unis ?

S : Les Search Funds sont relativement nouveaux en Europe, le marché français étant plus jeune que celui de l’Espagne. Et le marché français des Search Funds n’est pas aussi structuré que celui des USA. Il y a beaucoup de pédagogie et d’explications envers les investisseurs locaux et les cédants potentiels pour les convaincre de la fiabilité de ce modèle.

MC : Comment s’est passée la levée de fonds, surtout pour une première expérience ?

S : La levée de fonds a été une période éprouvante. C’est une bonne préparation pour ce qui va suivre, qui est l’est tout autant. J’ai commencé mon parcours de levée de fonds en novembre 2022, au milieu de l’apparition de l’inflation et d’une pénurie d’argent. La concurrence était féroce, de nombreux futurs Searchers européens se disputant les fonds. Il m’a fallu neuf mois pour clôturer ma levée de fonds à mi-juillet 2023, peu après avoir obtenu mon diplôme de MBA en mai 2023. Le processus a été long et difficile, mais finalement gratifiant.

MC : Avez-vous eu des mentors qui ont joué un rôle crucial au cours de ce processus ?

S : Oui, je me sens incroyablement chanceuse d’avoir eu le soutien de mentors. Dans mon Search Fund, j’ai une vingtaine d’investisseurs dont la moitié sont français ou francophones. Parmi eux, deux à trois investisseurs sont particulièrement proches de ma recherche, dont un agissant presque comme un partenaire de recherche. Leurs conseils ont été inestimables, surtout compte tenu du travail acharné et de la charge émotionnelle que représente le processus.

MC : Y a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez que plus de gens comprennent à propos des Search Funds ou quelque chose que vous souhaiteriez savoir avant de commencer ?

S : L’environnement est majoritairement masculin, ce qui était intimidant au début, révélant le syndrome de l’imposteur. Cependant, j’ai appris qu’il n’est pas nécessaire de travailler sans arrêt comme une machine. Il est important de gérer efficacement son temps, en considérant sa vie personnelle et familiale. Le processus prévoit deux ans pour rechercher et acquérir une entreprise, il n’est donc pas nécessaire d’ajouter une pression inutile. Toute personne possédant une solide formation, de l’expérience, de la discipline et de l’ambition peut réussir dans ce domaine.

MC : Envisageriez-vous de vous lancer dans les startups ?

S : Même si le buzz actuel autour de l’IA est passionnant, je ne pense pas avoir la bonne idée de lancer une startup pour le moment. C’est un domaine fascinant, mais je ne cherche pas à l’explorer immédiatement.

MC : Y a-t-il des ressources que vous recommanderiez aux personnes intéressées par les fonds de recherche ?

S : Le livre de Jan Simmons, « Search Fund and Entrepreneurial Acquisitions », a été un guide fantastique. Il propose une feuille de route pour acheter une entreprise et la faire passer au niveau supérieur. Chaque fois que je suis bloqué à un moment donné, je me réfère au chapitre concerné pour obtenir des conseils. De plus, la Harvard Business Review « Comment acheter une petite entreprise » et des podcasts comme « Search Fund : The EtA Podcast » offrent des informations précieuses. Lorsque je me concentre sur le marché français, je recommande les épisodes français suivants : Le Search Fund, un nouveau modèle d’acquisition issu d’une cession presque parfaite; et Le Search Fund selon Thomas Dreyfus d’Alvo Talk. Ce sont d’excellentes ressources pour quiconque cherche à comprendre les subtilités de la recherche de fonds et des acquisitions.

Interview de Sophia Secourgeon par Search Funds News

Lien de l’article publié (en anglais) le 26 février 2024 : https://searchfundsnews.com/sophia-secourgeons-journey-as-the-first-businesswoman-searcher-in-the-hexagon/

Beaucoup de femmes souffrent du syndrome de l’imposteur, la peur de ne pas être à la hauteur; et peu ose s’aventurer dans le monde de l’entrepreneuriat, sans parler de la reprise d’une entreprise.

Sophia Secourgeon a dû composer avec ces appréhensions mais elle leur fait face. Elle est ingénieure de formation et a acquis une expérience de 10 ans dans l’industrie aéronautique. Elle a fait la transition du salariat à l’entrepreneuriat pour devenir la première femme en France à réaliser cette activité, au sein du modèle traditionnel Search Fund.

Sophia a découvert cette activité pendant son MBA à l’IESE Business School (basée à Barcelone, Espagne) et elle s’est lancée en parallèle à lever des fonds auprès des investisseurs. En 2 mois, elle a obtenu 40% des fonds, puis elle a parcouru un bref période de désert pendant 2-3 mois avant de capter 40 % supplémentaires en un mois, devenant finalement sursouscrit lors de sa clôture l’été dernier. Au total, une vingtaine d’investisseurs l’ont rejoint, dont de nombreux professionnels francophones (business angels, anciens Searchers, PDG, banquiers d’investissement) qui lui servirait de mentors, et de nombreux internationaux « habituels » tels que AIJ Global, Inversiones Cabiedes, Itaca Capital, Kinderhook Prtners, ou Newton Equity.

Selon elle, la France est un pays latin où certains stéréotypes de genre persistent. En effet, dans certains secteurs et dans certaines cultures d’entreprise, la discrimination peut occasionnellement apparaître, créant des obstacles supplémentaires dans la quête de l’entreprise française idéale à reprendre. Cependant, les femmes peuvent mettre en valeur des qualités essentielles au succès d’un Search Fund : leurs compétences en communication (beaucoup d’écoute), l’empathie et la résilience qui sont des atouts solides permettant d’établir des relations pérennes avec les cédants.

Sophia rejette la plupart des accords proposés par des intermédiaires, souvent jugés trop chers. Sophia est particulièrement intéressée par le secteur industriel. Elle fouille dans les recoins des provinces pour trouver l’entreprise idéale : rentable, à un prix raisonnable et avec fort potentiel de croissance. Sophia est très satisfaite de ses premiers échanges avec des cédants potentiels.

Interview de Sophia Secourgeon et de Ariane Olive (CEO de Spark Avocats) par Citywire

Lien de l’article publié le 24 novembre 2023 : https://citywire.com/fr/news/comment-se-donner-les-moyens-d-une-ambition-entrepreneuriale/a2431241

L’envie d’entreprendre peut se heurter à la crainte de ne pas être à la hauteur. Ce fameux syndrome de l’imposteur, particulièrement présent dans la population féminine, peut être levé si le futur repreneur s’inscrit dans une démarche de Search Fund.

D’abord il y a la volonté d’entreprendre et la motivation. Mais pour aller plus loin, encore faut-il se sentir à la hauteur. C’est un frein qui bloque certaines personnes, particulièrement les femmes. Plafond de verre, syndrome de l’imposteur ou encore complexe sur la charge de travail à délivrer, peu importe la raison, les faits sont là : les femmes ne sont guère présentes dans la reprise et la gestion de sociétés. Pour franchir ce cap, un search fund, ou fonds de reprise est très efficace.

Le mentorat, un apport fondamental pour le searcher

Au cœur d’un search fund, il y a l’accompagnement de l’entrepreneur dans son projet de reprise small/mid caps par un groupe d’investisseurs en PME, désireux de le co-financer puis de l’accompagner dès la phase de recherche et sur le long terme. C’est une communauté qui se crée autour de lui afin de le soutenir certes par le biais d’un financement, mais aussi par un mentorat «entrepreneur». A ce titre, un fonds de reprise s’avère particulièrement adapté pour inciter les femmes à se lancer dans la reprise d’entreprises. Le Search Fund est un tremplin, un booster de projet.

Pour un primo-accédant, un autre obstacle est le comment faire. Un search fund y répond. La communauté agrégée, faite d’investisseurs aux profils et parcours variés, peut accompagner le futur repreneur dans toutes les phases du process : des premiers échanges avec les cédants contactés à la gestion post-reprise. Bien sûr le parcours du repreneur le guidera naturellement vers des secteurs d’activité où il/elle se sentira le plus à l’aise, y développer son propre réseau est un plus. Mais cela ne doit pas l’enfermer car il existe un marché caché d’entreprises à reprendre.

Dans sa recherche, un searcher est un touche à tout qui doit s’intéresser à la majorité des secteurs et business model. Il doit aussi construire sa compréhension du marché et faire appel à des compétences très diverses indispensables pour reprendre et gérer une société : allant du juridique à l’opérationnel, en passant par la finance, les ressources humaines…

Enfin, outre son réseau, le searcher doit solliciter les différents acteurs impliqués dans la transmission tels que les avocats, les experts-comptables, les associations d’entrepreneurs et de repreneuriat. Définir une approche unique et propre à chaque searcher est nécessaire pour se démarquer de ses concurrents fonds de private equity ou ETI cherchant une acquisition stratégique. Son avantage compétitif est de créer un lien particulier avec le cédant : par exemple, avoir recours aux courriers postaux, aux courriels, à LinkedIn sans oublier de se rendre aux différents salons de transmission d’entreprises qui existent.

Le profil du Searcher

Cette recherche de l’entreprise à reprendre, très exigeante, requiert du postulant une capacité à travailler avec différents métiers et fonctions. Un profil opérationnel ou financier ayant eu dans sa carrière à mener des vastes projets transversaux est donc particulièrement approprié. Au-delà, un search fund est un modèle normé, qui ne convient pas à tous les profils. Une belle carrière, un bagage universitaire de haut niveau ne suffiront pas à faire d’un postulant un interlocuteur fiable pour un cédant.

Il faut bien comprendre ce dernier qui va transmettre une entreprise jusque-là familiale ou qui a reçu des offres mieux-disantes financièrement. Le searcher doit être dans une double posture : celle d’un caméléon, capable de s’adapter à chaque interlocuteur, en posture basse c’est-à-dire de questionnement, d’écoute, d’observation. Et cela tant pendant la phase de recherche que d’acquisition. Il faut vraiment revêtir l’habit d’un entrepreneur qui n’a jamais créé ou géré. Cela ne veut pas dire s’ignorer ou se nier. Se faire confiance, s’écouter, se connaitre soi-même et savoir où on va sont des essentiels. Un search fund est un marathon et un ascenseur émotionnel : il convient de prendre le temps, d’instaurer des routines à la fois pour travailler et pour s’aérer afin de tenir dans la durée.

A savoir : outre le mentorat d’entrepreneurs, pilier du searcher, celui-ci pourra aussi partager avec la communauté search fund France présente sur les réseaux sociaux : en moyenne 10 à 15 personnes se lancent dans cette démarche par an en France, avec des profils très divers incluant des pères de famille jeunes et moins jeunes et de plus-en-plus de femmes : cela permet de lever bon nombre de complexes !

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